16/09/2012

L'addiction à la nouveauté, ou Pourquoi les gens ne sont pas (et ne seront pas) heureux :)

Cette fois-ci que quelques citations et une vidéo.

Les citations viennent d'un livre que j'aime bien, Le philosophe et le loup de Marc Rowlands.
Pour info: Marc Rowlands est chercheur en philosophie. Il a adopté un louveteau avec lequel il a vécu plusieurs années. Dans le livre il raconte son histoire et ce que cela lui a appris/apporté. Il est un peu space, mais j'aime bien quand même.  
J'ai fait des découpes dans le texte complètement comme ça me chantait, sans respecter quoi que ce soit, juste pour garder ce qui importe pour moi. Pardon, Mark Rowlands. Au moins je n'ai pas arraché des pages.
1. Le culte des sentiments et l'addiction à la nouveauté :

"Décrire les humains sous les traits de junkies ou d'accros serait peut-être approprié car cette caractéristique ne s'applique à aucun autre animal, à l'exception des grands singes. Si les humains ne sont pas tous des toxicomanes, ce sont des accros au bonheur.

Certains sont accros au bonheur version Club 18-30. Ils sortent en ville tous les vendredis pour se soûler et/ou prennent des drogues pour planer, et ils consomment du sexe. Certains humains resteront accros au bonheur 18-30 pour le restant de leurs jours. D'autres, avec l'âge, élargissent leur notion du bonheur au-delà des sentiments crûment hédonistes et décadents.

Cette maturation croissante se caractérise par un élargissement de l'éventail des sentiments que les humains sont prêts à inscrire dans la catégorie "bonheur". Sauf que cet élargissement demeure fondé sur un modèle originel : le bonheur reste un sentiment ou une sensation d'une sorte ou d'une autre. Et c'est ce qui définit l'être humain : la poursuite perpétuelle et futile du ressenti.

Une conséquence de cette focalisation excessive sur le sentiment est la tendance des humains à la névrose. Cela se produit lorsque l'attention se déplace de la production des sentiments vers leur examen : sommes-nous vraiment heureux de la manière dont se déroule notre vie ?

Erreur typiquement humaine, nous croyons que cela revient à considérer nos sentiments. Ainsi, nous regardons en nous-mêmes et nous nous livrons à un état de lieu qui débouche à un bilan négatif. Nous n'éprouvons pas les sentiments que nous aimerions ou devrions avoir.

Et que faire alors ? En bons accros au bonheur, nous nous mettons en quête du prochain fix : un beau mec ou une jolie petite nana,  une voiture, une maison, une nouvelle vie - n'importe quoi, pourvu que ce soit du neuf. Pour le junkie, le bonheur vient toujours de la nouveauté et de l'exotique, plutôt que de l'ancien et du familier. Et si rien ne va plus, il reste toujours une armée des professionnels grassement rémunérés qui seront heureux de nous dire comment trouver notre prochain fix."

2. Une vidéo qui n'a rien à voir avec le bouquin mais qui montre un chercheur en psychologie trèèèèèèèèès important (pour info, c'est lui qui a fait la fameuse expérience de Stanford) qui dit la même chose, ou presque :



3. Nous ne pouvons pas - ou ne voulons pas ? - vivre dans l'instant, qui nous échappe


"Nous ne pouvons jamais goûter l'instant pour ce qu'il est en lui-même parce que, pour nous, (...) l'instant est toujours différé - répoussé en avant ou en arrière. Ce que nous prenons pour "maintenant" se compose des souvenirs de ce qui a précédé et des attentes de ce qui reste à venir. Autrement dit, nous n'avons pas de maintenant.

L'instant présent est différé, éparpillé dans le temps. L'instant est irréel, il nous échappe en permanence. Si bien que, pour nous, le sens de la vie ne peut jamais se trouver dans l'instant. 

Quand nos machoires se referment sur un pain au chocolat, nous ne pouvons pas nous empêcher de voir tous les autres petits pains semés sur la ligne, derrière et devant nous. Chaque moment est altéré, souillé par le souvenir de ce qui a été et par l'attente de ce qui va advenir."

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